(Par Pierre-Luc Latour)
C’est avec impatience que j’attendais la sortie de ce premier opus pour la rappeuse Iggy Azalea. Les raisons sont diverses et multiples. Tout d’abord, la qualité des quatre singles sortis en 2013 et au tout début de 2014 avait de quoi promettre, mais nous y reviendrons. Par la suite, elle a été nommée sur la maintenant renommée liste des 10 meilleurs débutants dans le rap professionnel par le magazine spécialisé américain XXL. Il s’agit d’un honneur de faire partie de cette liste qui comporte des gros noms du rap moderne comme Lupe Fiasco, Kid Cudi, Kendrick Lamar, MGK et j’en passe. De plus, elle est la première femme à être de la sélection d’XXL mais aussi la première artiste hors des États-Unis. L’Australienne de 23 ans a aussi comme mentor et conseiller un des principaux rappeurs du sud-est, T.I. Finalement, en 2013, elle a eu la chance d’ouvrir pour des légendes vivantes du hip-hop comme Nas durant sa tournée paneuropéen.
Derechef (place ce mot-là au Scrabble), je n’étais pas si excité par l’arrivée de ce premier album pour Iggy Azalea que le monde du rap nord-américain. Bien sûr, je me fais un honneur de constamment me garder à l’affût des nouveautés du rap-jeu. J’ai pu voir l’an dernier les différents vidéoclips reliés aux quatre singles de The New Classic. Le premier, Work, est un récit autobiographique de l’arrivée d’Amethyst Kelly (fou nom) aux É.-U. jusqu’à sa transformation en jeune starlette du hip-hop. Il s’agit d’une chanson d’une qualité certaine. Dommage que le vidéoclip soit un peu cheap et décousu.
Le deuxième single, Bounce, est une hymne à la danse ayant des accents indiens assez intéressants (pis je ne parle pas de cumin). Le troisième single, en collaboration avec T.I., Change your life, est un mélange entre hip-hop et pop électronique assez agréable et entraînant. Finalement, Fancy, le quatrième single, et de loin le meilleur, est une collaboration avec la chanteuse britannique Charli XCX. En plus d’avoir une production impeccable, ce futur hit est entraînant, simple et agréable à entendre! De loin la meilleure pièce de l’album!
Bref, l’ensemble de l’album est assez agréable. Les pistes se succèdent sans jamais vraiment nous marquer. Le tout est bien réalisé et nous permet de voir l’ensemble du potentiel et des différentes façons de rapper de la jeune Iggy. Du côté négatif maintenant, l’album a quelques failles. Premièrement, le niveau des pièces varie énormément, notamment dû selon moi à la variété de producteurs qui ont travaillé sur cet opus. Aussi, bien que le débit du rap soit étonnant, la voix de la jeune artiste a de quoi déplaire certain ou encore rendre fou à la longue.
Au final, on peut se poser la question suivante : est-ce que l’album porte bien son nom? Si Azalea s’inspire des plus grands monuments du rap, elle est loin d’avoir la qualité pour s’approcher rien qu’un peu du succès de ceux-ci. Toutefois, je reste convaincu qu’elle a le talent, la passion et suffisamment de temps pour réussir et, peut-être, s’installer au sommet de la pyramide féminine du rap.
Idéal pour :
* t’accompagner lorsque t’es pris entre ta crème molle vanille standard qui fond dans ton char pis le cri strident des enfants qui se garrochent dans la fenêtre du Dairy Queen ;
* Twerker ;
* faire de la Zumba (selon ma mère).
Les plus :
+ L’accent rafraîchissant qui est un mélange entre le redneck sud étasuniens et l’Australie profonde ;
+ L’aspect autobiographique qui est sincère. Pour vrai. J’te l’jure ;
+ Une petite dose d’exotisme australien dans le rap mainstream.
Les moins :
— Définitivement la voix et le rythme qui rappelle, malheureusement, Ke$ha.
— Le côté un peu cheap de certaines chansons qui rappelle, malheureusement, Ke$ha.
— Les pièces marquantes se font rares. Ke$ha. (Jamais deux sans trois).
Note : 6.5
Metanote (metacritic) : 6
Album : The New Classic
Artiste : Iggy Azalea
Label : Island
Date de sortie : 22 avril 2014
Genre : Hip-Hop/Rap, Pop