Critique : Colleen Houck – La malédiction du tigre (Roman)

(Par Jérémie Bernard)

L’Inde, ça fait plutôt exotique comme théâtre d’action pour un roman, vous ne trouvez pas? Il ne suffit plus que d’ajouter une histoire d’amour compliquée, une prophétie et de la magie reliée à la mythologie pour obtenir le roman fantasy parfait. Non, ce n’est pas si simple.

Le contexte d’écriture de La malédiction du tigre (en anglais Tiger’s Curse) est en soi rempli d’espoir. L’auteure Colleen Houck est parvenue à attirer l’attention d’une maison d’édition américaine après avoir auto publié son livre en ligne. Le reste appartient à l’histoire. Il est tout de même encourageant de voir qu’en cette époque difficile pour les formats physiques un roman électronique qui bénéficie d’un contrat de publication papier. Regardons maintenant ce que vaut ce récit, qui est le début d’une saga qui compte jusqu’à présent quatre romans.

C’est l’histoire toute simple d’une jeune fille américaine nommée Kelsey qui se trouve un emploi d’été dans un cirque. Elle y rencontrera un mystérieux tigre blanc et se portera d’affection pour lui. Ce tigre sera en fait un ancien prince indien qui a subi une malédiction il y a quelques siècles et qui est maintenant prisonnier de son immortalité dans cette forme animale. Kelsey sera donc l’élue qui est destinée à aider le tigre à retrouver sa forme humaine pour de bon. Les deux vont donc retourner en Inde et tenter de briser la malédiction. Vous serez d’accord avec moi que même si certains clichés sont clairement utilisés, le contexte du récit reste assez original pour être intéressant.

L’utilisation de la mythologie indienne à travers ce récit magique est ce qui constitue pour moi la plus grande force de ce roman. Le fait d’intégrer un soupçon de réalité à travers tous ces phénomènes étranges permet au lecteur de s’accrocher à une quelconque logique alors qu’il est transporté dans les méandres souvent inconnus de l’Inde.

Le ton et l’écriture de Colleen Houck n’est pas sans rappeler celle de Stephenie Meyer pour Twilight. Peut-être pas nécessairement dans la façon de rendre compte d’un point de vue interne, mais plutôt dans la manière de traiter un triangle amoureux un peu forcé et de rendre une relation beaucoup plus complexe qu’elle ne devrait l’être, juste pour ajouter au suspense. C’est là que le roman perd un peu d’intérêt. Je suis conscient de ne pas faire partie du public cible adolescent proposé par le récit, mais je sais que la relation entre Kelsey et Ren (le tigre) aurait pu être un peu mieux rendue, et que celle avec le frère de Ren aurait pu être soit éliminée, soit totalement revisitée. On n’a l’impression en lisant ce roman que l’auteure n’était pas certaine de vouloir en faire une saga, alors les situations sociales s’y bousculent beaucoup trop rapidement.

Ce livre est donc plutôt intéressant vu qu’il provient d’un concept indépendant et qu’il est aussi le tout début d’une série. Je suis certain que le récit se complexifie avec les prochains (du moins, je l’espère) et je crois bien que si le côté mythologique est conservé, cette saga pourra garder son intérêt jusqu’à la fin. Pour ceux qui ont envie de lire quelque chose à la Twilight et de découvrir un nouveau pays vu d’un point de vue américain par le fait même, essayez La malédiction du tigre.

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Titre : La malédiction du Tigre
Auteure : Colleen Houck
Pays : États-Unis
Année : 2013
Édition : ADA jeunesse
Série : La Saga du Tigre
Pages : 582
Genre : Fantasy/Mythologie

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