(Par Philippe Crête)
Au Québec, il y a trois sujets de conversation essentiels à un bon dialogue pure laine ; la météo, la politique et le hockey. C’est devenu un emblème national tellement il est omniprésent dans notre culture. Nombre de films ont été portés sur le sujet et la franchise la plus populaire est sans doute celle des Boys. Une bonne série qui alliait humour, hockey et confrérie. Est paru dernièrement le film Il était une fois les Boys. Il s’agit de l’origine de la série où les personnages, alors adolescents, sont amenés à relever en groupe les défis qui s’annoncent devant eux. On ne se le cachera pas, le film est clairement orienté vers un public plus jeune. Ne cherchez pas une suite aux Boys, vous allez être déçus. Adoptant une formule narrative beaucoup plus classique, le réalisateur ne cherche pas à faire des prouesses techniques ou à révolutionner le cinéma. Il cherche à faire un film intéressant sur le hockey pour les jeunes, un beau clin d’œil aux films originaux.
Les acteurs choisis sont tous des jeunes avec beaucoup de talent. Il y a aussi la participation amicale de plusieurs vrais Boys qui jouent alors le rôle de leur père, leur oncle ou un professeur. C’est bien sympathique. Je le trouve de loin supérieur à Pee-Wee 3D sorti l’an dernier qui proposait un film axé davantage sur la violence au hockey et une idéologie de parent d’aréna sans cervelles qui se sacrent après pour des bêtises inutiles. Il était une fois les boys se concentre plutôt sur le hockey directement, la vie des personnages et le sentiment de confrérie que ce sport apporte. Je préfère que le hockey apporte à nos enfants des valeurs d’entraide, de dépassement de soi et surtout de joie plutôt que de violence, d’individualité ou de stupidité comme on peut en être témoins parfois dans les centres sportifs. On peut reprocher à ce film que la dramatique soit un peu exagérée parfois. On accepte un peu cette redondance de clichés quand on sait que ça vise un public plus naïf.
Le Hockey fait partie de nous et on le voit précisément lorsque chaque partie du Canadiens de Montréal est écoutée par un peu moins d’un million de spectateurs durant les matchs de saison et au-delà du 2 millions lors des séries. Ça fait beaucoup pour un peuple de sept millions. À titre comparatif, le Superbowl est écouté par un peu plus de 100 millions de spectateurs, sur 315 millions d’habitants. On voit qu’il s’agit plus ou moins d’un tiers pour un tiers dans les deux cas. Le facteur qui différencie le hockey est que le Superbowl est diffusé globalement ! Bref, au Québec on est Hockey, c’est donc normal qu’on en fasse beaucoup de films. Le film Il était une fois les boys est une belle sortie père/fils à mon avis pour le temps des fêtes. C’est sympathique, sans prétention et bien rigolo. On apprécie les nombreux clins d’œil à la série originale.