Critique : Breaking Bad (Télévision)

(Par Philippe Crête)

On ne peut pas penser à l’avènement de la série américaine sans penser à Breaking Bad. Grand chef-d’œuvre télévisé. Véritable leçon cinématographique du large potentiel narratif de l’image. Construction sans faille du scénario. Parfait jeux d’acteurs. On peut difficilement demander plus d’une série qui à déjà dominé tous les prix dans le domaine télévisuel.

Un prof vieillissant de science est malheureusement atteint du cancer et cherche un plan pour laisser de l’argent à sa femme enceinte et son fils adolescent. Il décide alors de concocter du crystal meth, une drogue en évolution exponentielle où les affaires sont extrêmement profitables. Comme il s’agit d’un génie de la chimie, il formule cette drogue quasi parfaitement, ce qui le rend particulièrement en demande. Cependant, il ne sait pas du tout dans quoi il s’embarque. Il demande l’aide d’un ancien étudiant sympathiquement cabochon. Il se retrouve avec ce jeune dans des situations des plus loufoques et dangereuses, tout ça, à l’insu de sa famille. L’expression Breaking Bad peut être traduite plus ou moins officiellement par « devenir mauvais ». On peut alors voir, de saison en saison, Walter White, le personnage principal, tourner graduellement vers quelqu’un de « bad »

Le côté technique de la série est irréprochable. La caméra est omnipotente et raconte l’histoire par elle-même, ce qui est apprécié particulièrement par un cinéphile comme moi qui s’intéresse davantage à la construction de l’image. Les mouvements de caméra sont justes, les plans sont profonds et la narration est véhiculée par l’image. Le jeu des acteurs est tellement exceptionnel que tous les éléments scénaristiques et visuels de la caméra passent inaperçus par le téléspectateur moyen. On peut voir l’immense travail fait par les gens liés à la direction photo grâce à l’énorme importance de l’éclairage dans chaque scène. Côté scénario, le créateur, Vince Gilligan, ainsi que ses nombreux acolytes à l’écriture font un travail colossal. L’histoire est si bien structurée qu’on en doute pas une seconde. Si la recherche n’avait pas autant été aboutie, la série n’aurait pas la renommée qu’elle a aujourd’hui.

La page Facebook de la télésérie a atteint récemment le cap du 6 millions d’amateurs, ce qui est énorme. La série s’est terminée dernièrement avec la deuxième partie de la cinquième saison. Certains étaient inquiets de savoir si cette saison pouvait atteindre les mêmes sommets que la sublime quatrième saison. Pour ma part, la finale est exceptionnelle, malgré le fait qu’elle semble précipitée. Tout d’abord, j’ai l’impression que la série était sensée se dérouler plus longtemps selon le point de vue de l’auteur. Toutefois, le personnage de Walter White, joué par Bryan Cranston, demandait un prix très élevé pour continuer ce personnage. Ce qui est compréhensible grâce à son excellent jeu d’acteur qui est démontré par tous les prix qu’il a remportés grâce à ce rôle. La fin semble donc hâtive, mais elle reste tout de même magistrale et spectaculaire comme l’ensemble de la série. C’est un chef-d’œuvre télévisé américain qui s’éteint.

 

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