(Par Panda)
Rares sont les gens qui ne connaissent pas l’existence des camps de concentration de la Deuxième Guerre mondiale, comme Auschwitz-Birkenau en Pologne. Nous entendons souvent parler du massacre des juifs et des Polonais, des « méchants » nazis, d’Hitler le « pas fin », des Américains qui viennent tout régler avec le débarquement sur les plages françaises en juin 1944, ainsi de suite. Par contre, peu de gens vont connaître l’histoire des Russes communistes qui, depuis 1939, et même avant la guerre, demandaient aux Anglais, Américains et Français un second front. Ces Russes qui ont perdu bien des leurs. Peu de gens connaissent l’histoire du Japon, qui a envahi la Chine. Eh oui, il y a aussi eu des camps de concentration en Chine!
Cette introduction historique a bien sa place dans cette critique : voici donc Empire of the Sun, un film de Steven Spielberg. C’est un jeune Christian Bale qui joue Jamie, un Britannique habitant à Shanghai lors de la Deuxième Guerre mondiale. Le jeune Jamie vit dans une famille aisée, avec leur propre chauffeur, un majordome, une cuisinière, un jardinier et une nounou, tous chinois. Tout chamboule lorsque le Japon envahit la Chine : Jamie n’a plus tous les privilèges de petit riche, au contraire. Il se voit séparé de ses parents. Pire encore, il se voit placé dans un camp de concentration, malgré ses efforts pour se cacher avec le futé Basie. Fini les frigidaires remplis de bœuf, de fromages, de lait, de desserts. Fini les privilèges de manger avant d’aller se coucher. Fini le temps des serviteurs. Il est maintenant au service des Japonais (qui, soit dit en passant, idolâtrent pour leur puissance armée, surtout leur puissance aérienne). Jamie apprend vite qu’il doit travailler pour réussir à survivre. Dès son entrée dans les camps, il se met au travail. Jamie ne perd pas espoir, ni sa joie de vivre. Tous les prisonniers le connaissent, et l’apprécient. Il veut aider tout le monde. Un petit altruiste dans un monde cruel! Il fait bien sa place parmi tous ces Anglais et Américains emprisonnés.
C’est aussi fascinant de voir à quel point une passion permet à un être de survivre à des atrocités comme les camps de concentration, comme c’est le cas pour le petit Jamie, adepte des avions, plus particulièrement des Zero Sen.
Ce film permet de voir une tout autre perspective de la Seconde Guerre mondiale. Ce ne sont pas que les juifs qui ont subi de grandes pertes lors de cette guerre (même s’ils représentent la majorité des victimes). Pas seulement les camps de concentration chinois, mais aussi la misère des Anglais à survivre dans un pays envahi, leur devoir de se cacher des Japonais pour ne pas être emprisonnés. Les ruses sont multiples, mais souvent inefficaces.
Donc, un petit film qui date, mais enrichissant!